




Séances
- jeu. 28 Jan
- lun. 01 fév18:30
LE FILS DE SAUL
{vo}Avec Géza Röhrig, Levente Molnár, Urs Rechn
Octobre 1944, Auschwitz-Birkenau. Saul Ausländer est membre du Sonderkommando, ce groupe de prisonniers juifs isolé du reste du camp et forcé d’assister les nazis dans leur plan d’extermination. Il travaille dans l’un des crématoriums quand il découvre le cadavre d’un garçon dans les traits duquel il reconnaît son fils. Alors que le Sonderkommando prépare une révolte, il décide d’accomplir l’impossible : sauver le corps de l’enfant des flammes et lui offrir une véritable sépulture.
Nous plonger au cœur de l’enfer d’Auschwitz pose inévitablement question. Comment dire l’indicible ? Comment représenter l’horreur ? Est-ce même possible ? Le jeune réalisateur hongrois signe un film implacable, étourdissant, d’une maîtrise évidente mais jamais indécente, qui fera date dans l’histoire des représentations de la Shoah.
« Je ne voulais pas héroïser qui que ce soit, pas choisir le point de vue du survivant, mais pas non plus tout montrer, trop montrer de cette usine de mort. Je voulais trouver un angle précis, réduit, et déterminer une histoire aussi simple et archaïque que possible. J’ai choisi un regard, celui d’un homme, Saul Ausländer, Juif hongrois, membre du Sonderkommando, et je m’en tiens rigoureusement à son point de vue : ce qu’il voit je le montre, ni plus ni moins. Mais ce n’est pas un «regard subjectif », car on le voit comme personnage et je ne voulais pas réduire le film à un motif purement cinématographique. Cela aurait été artificiel. Il fallait surtout fuir tout esthétisme, tout exercice de style, toute virtuosité. De plus, de cet homme naît une histoire, unique, obsessionnelle, primitive : il croit reconnaître soudain son fils parmi les victimes et veut dès lors préserver son corps, trouver un rabbin qui dira le kaddish et l’enterrer. Toute son action est déterminée par cette mission qui semble dérisoire dans l’enfer d’un camp. Le film se concentre sur un unique point de vue et une seule action, ce qui lui permet de croiser d’autres regards et d’autres actions, mais le camp est perçu à travers le prisme du trajet de Saul. » László Nemes
Jeudi 28 janvier à 20h15 : séance suivie d'une rencontre avec Loïc Damiani, historien et membre du conseil scientifique du Musée de la Résistance Nationale de Champigny-sur-Marne
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Le Dossier de PresseAgenda La résistance au cinéma